Les personnes en situation de handicap sont estimées à 15 % de la population mondiale (OMS et Banque Mondiale, 2012). Elles constituent ainsi un groupe non négligeable. Toutefois, de nombreux écueils empêchent l’épanouissement de cette sous-population dans la société. Les principales barrières sont les perceptions négatives, les préjugés relatifs aux handicaps et les déficiences et l’inadéquation des infrastructures dédiés aux personnes en situation de handicap. À Madagascar, 77 % de la population enquêtée lors de l’élaboration du PNIH en 2015 estime que les services et les équipements communautaires destinés à la population générale ne sont pas accessibles aux personnes handicapées. Sur le plan éducatif, d’après l’UNICEF (2012), seulement un enfant handicapé sur 10 est scolarisé. La déficience n’est pas le seul problème des personnes porteuses de handicap, la réaction de la société envers eux comme la moquerie, la stigmatisation ou la discrimination due à la croyance qui associe le handicap à une malédiction, une punition divine constituent également une barrière à leur insertion à la vie sociale voire à l’insertion professionnelle. Le Handicap International (2006) a trouvé lors d’une étude que le handicap à Madagascar est considéré comme une malédiction et fait craindre par superstition que le malheur se transmette.
Face à ces situations, Madagascar a ratifié la convention internationale relative aux droits des personnes en situation de handicap (CRDPH) en 2014. En outre, l’Etat a concrétisé cette initiative via l’adoption du plan national d’inclusion de handicap (PNIH), en 2015. Par ailleurs, afin d’assurer la meilleure application et le suivi de la CIDPH ainsi que le PNIH, et surtout d’accélérer les actions en faveur du droit des personnes en situation de handicap, le Handicap International (dénommé actuellement Humanité et Inclusion) a lancé le projet MIRAZO qui signifie littéralement droits égaux. Ce projet a été mis en œuvre dans trois régions pilotes, qui sont Analamanga, Atsinanana et Atsimo Andrefana.